Valerie Boubert, commissaire d’exposition et Jean-Baptiste Guey, directeur de la galerie Les Bains Révélateurs présentent Sylvie Bonnot et Hélène Marcoz.

Le temps du week-end de la Nuit des Arts de Roubaix (du 20 au 22 mai 2016), venez découvrir leurs travaux que nous croisons dans le cadre d’une exposition éphémère intitulée “La Peau”.

Pratiquant à l’aide de latex des relevés directs sur sa propre peau, Hélène Marcoz nous propose une cartographie fascinante des réseaux qui la dessine et la compose. « La peau est la limite, la frontière de son propre territoire » dit l’artiste. Elle nous protège du monde extérieur autant qu’elle nous relie à lui et aux autres par le toucher. Elle masque autant qu’elle révèle ou trahit une histoire humaine, un chemin de vie…

Surtout, Hélène Marcoz nous invite à un voyage visuel captivant par la puissance de ses grands formats (120 x 120 cm) qui happent notre regard. Téton gauche, poignet, pied droit externe… L’oeil plonge dans l’image de peau, suit les méandres abstraits d’une géographie corporelle, prémices de l’infiniment petit qui nous renvoie aussi – poétiquement – à l’infiniment éloigné…

La peau d’Hélène Marcoz, un monde à part qui nous ouvre à l’imaginaire et engendre cette fameuse rêverie si chère à Bachelard avec ces deux questions qui nous taraudent : « Qu »est-ce que la réalité ? » Qu’est-ce que l’art ? »

Sylvie Bonnot, quant à elle, révèle toute la beauté, toute la magie de la matière sensible photographique. Après la capture de paysages souvent désolés et rudes, elle pratique sur ses tirages des opérations quasi chirurgicales pour nous proposer de nouvelles visions au gré de ses Grandes et Petites Mues… Décollant de son support initial la gélatine photographique si fragile, elle vient la « greffer » sur d’autres supports tels que papier aquarelle, toile à peindre… Ainsi, l’artiste « dépouille » littéralement la photographie de son statut d’image, de représentation « à plat » pour la faire accéder à une autre dimension, celle d’un paysage qui acquiert une « épaisseur », un « relief ».
Un paysage qui a une vie faite de plis et de creux, de micro-déchirures et de froissages…

Une oeuvre qui nous intrigue par la précarité et l’indécision de son statut entre photographie et dessin, photographie et peinture, photographie et sculpture.

En fait, une intensification de la photographie qui nous touche par sa fragilité et sa délicatesse.

Jean-Baptiste Guey
mai 2016

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