“Pour une poignée de degrés” est une initiative rare.
Dans un premier temps, c’est une exposition photographique collective.
Chaque image choisie dans la sélection (10 photographies) porte sur le réchauffement climatique. Une part visuelle du réchauffement climatique. Visuelle et non pas spectatrice. Face au réel qui dérive, aux inondations, à la fonte des glaces, à l’érosion du littoral, à la pollution accrue de l’air, le photographe (op)pose ici la force d’attraction d’une image réfléchie, creusée jusqu’à l’épure.
La recherche iconographique a été menée auprès de photographes renommés à l’étranger pour leurs œuvres liées à la transformation du paysage naturel ou urbain (Simon Norfolk, Lek Kiatsirikajorn, Tim Franco, Nyani Quarmyne) mais aussi auprès de jeunes photographes français explorant des territoires incertains ou des brèches utopiques (Olivia Lavergne, Sébastien Tixier, Antoine Bruy, Klara Beck, Charles Delcourt, Cyrus Cornut).
Ce qui traverse l’ensemble de la sélection est sans aucun doute la puissance imaginaire, ressource naturelle et heureusement renouvelable, qui habite le regard de ces photographes et interroge ici la relation équivoque et souvent nocive entre l’homme et son environnement proche ou lointain.
Ensuite s’ouvre un autre temps; celui de l’expérience interactive publiée sur le site www.degres.photos, des réponses individuelles venues de partout, exprimées en photographie, autour de chaque image initiale. Cette deuxième phase propulsée grâce à l’action des réseaux sociaux et d’internet, sera celle de la découverte. Une ébauche de dialogue photographique mais aussi un écho satellitaire autour des premières photographies. Dans le meilleur des cas, une caisse claire de résonances.
Eric Le Brun,
Commissaire de l’exposition